Ce qu’on appelle la religion chinoise, c’est un mélange inouï de superstitions indigènes et étrangères, de rites de politesse, de recettes de sorcellerie, au milieu de quoi se joue une des philosophies les plus paradoxales et, je dois le dire, les plus amusantes que l’esprit humain ait inventées, celle de Lao-tseu et celle d’un homme de génie, Tchouang-tseu. Je veux parler du taoïsme.

Paul Claudel, Contacts et circonstances

Le taoïsme serait né aux alentours du VIème siècle avant notre ère, de la main d’un homme Lao-tseu, et de son successeur, Tchouang-tseu. Philosophie aussi profonde que propice aux malentendus, elle n’a cessé d’imprégner toute l’Asie orientale. Il s’agira de montrer comment la pensée de Lao-tseu et Tchouang-tseu par son originalité, sa vision intuitive des principes de la nature, du rapport aux hommes, et de son intelligence du corps et du silence, fait figure de philosophie pour notre temps, indiquant un chemin de liberté tout à la fois unique et ludique.

Docteur en philosophie et en sinologie, chercheur à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris, professeur de philosophie à l’Université de Pékin, traducteur du Prix Nobel de littérature Gao Xingjian, Julien Gelas est également auteur, metteur en scène et pianiste.