En partenariat avec le Chêne Noir, l\’Hôtel d\’Europe (où séjournèrent entre autres Victor Hugo, Stuart Mill, Picasso, Charlie Chaplin…) fait de sa cour du Cygne l\’écrin de lectures pour voix prestigieuses.

 

Mercredi 18 juillet à 19h, sera donnée une lecture exceptionnelle de La Paillasse aux seins nus de Gérard Gelas, dont l’interdiction par le Préfet du Gard 50 ans plus tôt, jour pour jour, mit le feu aux poudres du festival d’Avignon !

 

« Le 18 juillet 1968, la gendarmerie m’arrêtait et me sommait de faire enlever immédiatement toutes les affiches de ma première pièce écrite : La paillasse aux seins nus. L’arrêté d’interdiction stipulait : « risques de trouble à l’ordre public et atteinte à la personne du chef de l’Etat ». L’entrée de mon premier théâtre, dans les caves de la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon était murée par la police, et l’unique pont de l’époque, barré par des cordons de CRS, filtrant les passages entre le Vaucluse et le Gard. Drôle de façon pour débuter dans le métier du théâtre, vous en conviendrez ! Cela déclencha les événements de juillet 68, la solidarité des artistes du IN : Maurice Béjart et le Living théâtre. « In » que nous n’appelions d’ailleurs pas encore ainsi, car le « off » n’existait que par André Benedetto et notre toute jeune troupe du Chêne Noir. La remise en question de Jean Vilar par des manifestants qui se servaient de « Gelas l’interdit » pour l’insulter et l’attaquer, m’indigna, car Jean Vilar était, et demeure l’un de mes maitres.
50 ans plus tard, mon ami Jacques Brémond qui a déjà publié nombre de mes textes avec l’amour qui est celui des vrais artisans, m’a proposé d’éditer un texte que ma maman, Virginia, a presque jusqu’à son dernier jour caché dans son armoire, sous des draps de lit, par peur que la police fouille encore sa maison et s’empare de « l’objet du délit »… Nous en donnerons lecture ce mercredi 18 juillet 2018 dans le merveilleux écrin de la Cour du Cygne.\”
Gérard Gelas